La Presse — Notre sport, tout comme d’autres secteurs d’ailleurs, n’est pas porté sur cette volonté de tirer profit de l’aura de ceux qui ont illuminé le palmarès national et honoré les couleurs de la Tunisie sur la scène internationale. Pourtant, rappeler le nom de celle ou de celui qui a été à la base de ces percées, qui ont fait parler le talent et les réalisations de ces jeunes, est un devoir de mémoire.
Bien entendu, c’est aux responsables des sites et autres installations qui ont permis l’éclosion de ces championnes et champions internationalement connus, que s’adressent ces….reproches.
Alors que l’on commémorait les décès de Hédi Berrekhissa et de Lassaad Ouertani ce 4 Janvier, voilà que nous avons appris le décès de Mohsen Habacha qui survient aussi à la même date.Paix à son âme.
Mais dans quelques dizaines d’années, qui se souviendra de ces sportifs qui ont été adulés et admirés pour leurs qualités exceptionnelles et leur dévouement à leurs clubs et aux couleurs nationales ? Il a fallu le passage d’un premier ministre à sensibilité sportive, pour que l’on accorde le nom de Hamadi Agrebi au stade de Radès.
Mais le sport tunisien compte d’autres défunts, qui ont marqué le sport national et porté haut ses couleurs.
Pourquoi les différentes municipalités qui gèrent (souvent très mal) bien des installations sportives, se montrent –elles partisanes de laisser dans l’oubli des noms qui méritent que les futures générations s’en souviennent, pour leurs œuvres et leur attachement au sport ?
C’est comme le cas du premier Institut national des sports, ancêtre de l’actuel établissement, l’Issep de Kassar Said, qui a formé les trois premières promotions d’enseignants d’Education physique et sportive de la Tunisie indépendante et qui se trouve à El Omrane (Abdelmajid Chétaly a été formé). Personne n’a pensé apposer une plaque commémorative qui rappelle ce grand pas, ce choix stratégique, qui a permis au sport tunisien de rayonner.
C’est comme les quelques rues qui portent les noms de personnages illustres, tunisiens ou étrangers qui ont joué un rôle historique (parfois mal écrit ou déformés), sans aucune indication de leurs dates de passage dans ce monde et de leur fonction ou action.
Les nouvelles et les futures générations ont besoin de le savoir. Personne ne doit les oublier.